Comment se libérer de ses croyances limitantes ?
3 Méthodes
Quand j’étais petit, j’adorais la période de Noël. L’ambiance féérique, les gâteaux au chocolat, les guirlandes scintillantes de toutes les couleurs, le sapin décoré avec toutes ces boules, la crèche avec les santons…
Et surtout, les cadeaux !
J’avais hâte que le père Noël passe par la cheminée pour déposer des cadeaux, pile ceux que j’avais commandé. (même si on n’avait pas de cheminée)J’avais de la chance, quelques décennies auparavant, j’aurais eu seulement droit à une orange.
A cette époque riche et prospère, je faisais partie des gamin qui avaient de la chance : des jeux vidéo, des habits, des BD…
Excité comme une puce, j’étais tellement content que le père Noël vienne chaque année.J’y croyais fermement. Jusqu’au jour où… Le drame.
Mon grand frère m’apprend qu’il n’existe pas.
À cette époque, je croyais tellement au Père Noël que je ne pouvais que constater son existence. Les preuves étaient là : les cadeaux sous le sapin.(N’empêche, il était productif le type pour livrer aussi vite autant de monde. Je soupçonne Santa d’avoir été le vrai fondateur d’Amazon !)
Quand je n’y ai plus cru et que j’ai découvert la supercherie, je voyais bien que c’étaient mes parents qui cachaient les cadeaux au-dessus de l’armoire.
Je voyais la même réalité d’un autre angle.
Une croyance avait sauté : le papa Noël est une illusion.
Me raconter une histoire plus ou moins cohérente sur ce type à la longue barbe suffisait pour que j’y croie dur comme fer.
Voici comment fonctionne notre cerveau.
Dans notre vie moderne, les croyances, un sujet dont on entend beaucoup parler, conditionnent bien plus nos vies que nous l’imaginons. Elles sont une prison mentale où nous nous sentons trop souvent à l’étroit.
Dans cet article, tu vas découvrir :
- Ce qu’est vraiment une croyance
- En quoi la croyance est une limite par essence
- Comment débusquer ses croyances limitantes
- Comment se libérer d’une croyance limitante (3 méthodes)
Paré à décoller ?
Qu’est-ce qu’une croyance ?
Dans le jargon du développement personnel, une croyance est à la base de la vision du monde. La carte n’est pas le territoire.
Le territoire, c’est la réalité.La carte correspond aux lunettes que j’ai sur les yeux et que je ne peux PAS enlever.
(à moins d’enlever ma tête, ou de prendre des truffes magiques)La carte que j’ai dans la tête correspond à mon système de croyances.
Une croyance, c’est simplement une certitude qui fige la réalité, comme quand je dessine une carte qui fige un territoire.(avec l’Europe au milieu, bien sûr)
Je peux dessiner une carte du monde, pour autant le monde va continuer à bouger, à évoluer, les plaques tectoniques continuent leur parcours et au cours du temps le décor change complètement.
Mais si je garde toujours la même carte, celle-ci devient complètement obsolète.(surtout si je fausse les proportions entre l’Europe et l’Afrique)
C’est la première leçon à retenir d’une croyance : c’est une certitude qui fige la réalité.
Il y a une deuxième leçon : la croyance est une histoire que j’invente de toute pièce et qui devient ma réalité aussi longtemps que j’y accorde du crédit.
Et une troisième leçon : le cerveau fonctionne de telle sorte que je vois systématiquement ce qui me permet de valider ma croyance.Ca s’appelle le biais de confirmation.Il y a aussi le biais d’attention sélective, qui me permet de sélectionner uniquement les informations qui m’intéressent (parmi le milliard d’informations disponibles à chaque instant).
Une structure cérébrale fabuleuse intervient : la formation réticulée.C’est une structure nerveuse très ancienne qui a un rôle primordial : sélectionner les informations importantes pour moi.
En terme de survie, c’est une invention de génie.
Si je manque d’être dévoré par les loups dans la nature, je vais sélectionner tous les bruits spécifiques, toutes les circonstances, où ça pourrait survenir du nouveau.
Ma formation réticulée sera à l’affût pour chercher cette information.
Dans un contexte plus moderne, c’est le syndrome des femmes enceintes.
Quand tu t’apprêtes à avoir un enfant, tu vois des femmes enceintes partout.
Ce fonctionnement est purement automatique, il est relatif au Système 1 (on en parle juste en -dessous).
En quoi la croyance est une limite par essence
Le cerveau crée les croyances pour économiser de l’énergie.
En effet, si je dois à chaque fois analyser les informations de mon environnement, c’est coûteux en énergie et le cerveau est fait pour fonctionner à l’économie.
C’est pour ça que nous sommes criblés de biais cognitifs, de jugement, que nous tombons facilement dans le panneau (cf les travaux de Daniel Kahneman, prix Nobel d’économie, et de Dan Ariely)
Le responsable, c’est notre Système 1, il est instinctif, animal et émotionnel. Il ne raisonne pas. Il prend tous les raccourcis possibles car il est garant de notre survie.
(A la différence du Système 2 qui est lent, réfléchi et aussi beaucoup plus coûteux en énergie).
Il y a donc des avantages et des inconvénients.
Le problème avec les croyances, c’est… que nous les croyons.
Nous avons du mal à les remettre en question, car sur elles repose notre vision du monde, stable, solide et prévisible.
Grâce à ce fonctionnement, nous ressentons une illusion de sécurité, de stabilité et de cohérence (qui n’existe pas, dans un monde en mouvement).
Toutes les croyances sont des limites parce qu’elles rendent impossibles toute autre version de la réalité.Si la croyance “l’argent c’est difficile à gagner” est ancrée en moi, je me prive de TOUTES les autres possibilités.Ma réalité devient conditionnée par cette pensée et mon cerveau, avec son besoin compulsif de cohérence, trouve toutes les opportunités pour me montrer que j’ai raison de croire ça.Nous sommes dans un système qui s’auto-entretient : c’est la magie de la prophétie auto-réalisatrice.”
Ca va être vraiment dur de lancer mon activité en tant qu’indépendant” -> Exaucé.
Tout ce que je pense, tout ce que je crois, je l’exauce à l’instant même où je l’exprime. Tu comprends bien que ça peut vite devenir limitant.
En nourrissant de telles croyances, je suis un monarque de la réalité, j’édicte une règle universelle : “Je suis comme ci”, “la vie est comme ça”, “les riches sont ceci”, “le président est cela”.
Quoi qu’on en dise, la croyance n’engage que celui qui la croit.
Ma croyance revient à une certitude que je vais vivre ma vie d’une certaine façon et rend IMPOSSIBLE toute autre expérience.
Elle me coupe donc de tous les potentiels que je pourrais vivre.
On ne va donc pas faire la chasse à UNE croyance limitante spécifique.Par essence les croyances sont limitantes.
Par exemple, si je crois que l’argent c’est sale, c’est dur à gagner ou que les riches sont des cons, je vais FORCÉMENT galérer à en gagner ou alors je vais en gagner et je vais le dépenser aussitôt (le schéma des montagnes russes).
Je ne pourrai pas faire une autre expérience que celle-là, puisque je vais toujours créer les conditions pour vivre ce que je crois.Rappelle-toi, mon cerveau a besoin de sens et il va me servir à toutes les sauces ce que je crois déjà.
Dès que je paramètre ma formation réticulée sur quelque chose, il m’est impossible de ne pas le voir.
Donc si je crois que l’argent est difficile à gagner, je vais le voir partout.
“Ok Fabien, c’est bien gentil tout ça, mais moi je ne sais pas vraiment quelles sont les croyances qui me limitent.”
Très juste Auguste, parce que tu ne sais pas ce que tu ne sais pas. Très souvent, ça se joue dans l’inconscient.
Voyons maintenant…
Comment débusquer ses croyances limitantes ?
Avant de vouloir faire du ménage dans ses croyances, il est pertinent de savoir ce qu’on cherche.Nettoyer des croyances juste pour les nettoyer n’a pas de sens. On le fait parce qu’on a une intention particulière, on voit que quelque chose ne nous convient pas : j’ai un problème avec l’argent, avec les relations, avec le travail,… Bref ça dysfonctionne.C’est la première étape, la plus simple : pour connaître mes croyances, il me suffit d’observer ma réalité.
Qu’est-ce que je vois ? Qu’est-ce que je vis ?
S’il est question de l’argent par exemple, regardons factuellement dans notre vie :
Combien est-ce que je gagne ?
Combien est-ce que je dépense ?
Quel est l’état de mon compte en banque ?
Est-ce que cela me convient ?
Comment je me sens dans mon rapport à l’argent ?
Comment je m’exprime à ce sujet ?
Il me suffit de regarder la réalité telle qu’elle est, ou plutôt telle que je la perçois. Toutes les informations me sont données.
Je peux aussi me projeter dans une vision où je gagne énormément d’argent et observer le “oui mais” qui survient.
La deuxième étape, c’est de revenir à l’origine.Ce que je vois dans ma réalité est seulement le résultat.
Le montant de mon compte en banque, ce qui rentre, ce qui sort, ce n’est que le symptôme.C’est l’état des lieux qui me permet de constater ce qui dysfonctionne.Ca ne me permet pas d’en connaître la cause.En regardant plus précieusement, je peux tirer la pelote de laine.
A quel endroit ça coince exactement ? Est-ce au niveau des entrées ? Des sorties ?Ce n’est pas le même schéma si je vois que je dépense tout quelle que soit la somme que je gagne ou si je vois que trop peu d’argent rentre.
Si j’ai en moi la certitude que “l’argent c’est dur à gagner”, je peux gagner très peu d’argent ou en gagner beaucoup mais travailler 14h/jour.Si j’ai en moi la certitude que “les riches sont des enfoirés”, je peux gagner beaucoup d’argent mais tout dépenser, pour ne pas devenir un enfoiré.
Donc je reviens à l’origine.
Je regarde la réalité extérieure comme l’image du vidéoprojecteur projetée sur le mur.Puis je reviens à l’origine de cette image qui est ce qui est inséré dans le vidéoprojecteur.
Et je regarde domaine par domaine où se situe le bug.
Je questionne : Est-ce une question de légitimité ? De mérite ?
Est-ce une question de loyauté familiale ? De niveau social ?
Est-ce une question de projection ?
La troisième étape, c’est d’utiliser le ressenti pour me guider.
A quel endroit ça crispe ?
Quand j’entends quelqu’un dire qu’il a gagné un million, ça me crispe.Bingo, ça vient toucher quelque chose !
Ca peut être n’importe quoi : quand je vois passer une voiture de sport, quand je vois une belle maison, quand j’entends quelqu’un parler d’une réussite, quand je dois annoncer mes tarifs…
Il me suffit de constater les sujets qui me crispent, les sensations désagréables dans mon corps quand je suis dans une situation donnée.
Toute l’information est là.
S’il y a une crispation et un jugement automatique qui sort quand une voiture de luxe passe, par exemple, ça me donne une information.
En allant à l’origine, il est possible de vite arriver à la cause, qui peut être la loyauté familiale, parce que mes parents critiquaient les riches et leurs voitures de luxe, par exemple.
Une fois la croyance identifiée, la moitié du job est fait. Le reste, c’est du nettoyage.
C’est ce que nous allons voir maintenant.
Comment libérer une croyance limitante
C’est un sujet tellement commun que tu trouveras 1001 façons de libérer les croyances. Parfois avec des méthodes obscures et des protocoles bizarres.
Personnellement, j’aime la simplicité.
Alors voyons 3 manières différentes de libérer une croyance limitante :
1/ La preuve inverse
Le cerveau fonctionne par preuve. Il ne peut pas ne pas croire ce qu’il voit. (rappelle-toi, les cadeaux du Papa Noël)
Donc si on lui prouve l’inverse de ce qu’il croit, on fait sauter la croyance instantanément.Il y a quelques années, je pensais qu’il était impossible de vivre plusieurs jours sans boire (de l’eau, je précise !). Comme je l’avais entendu telle une vérité absolue, je croyais qu’on mourrait au bout de 3 jours sans eau.Dans une perspective de jeûne, je me suis renseigné puis j’ai expérimenté. J’ai passé 2 jours sans boire, puis 3, puis 4.Et je suis toujours en vie. Ma croyance a sauté, c’est fini.
Pour autant, certaines personnes ne me croient pas et me traitent de mytho, parce qu’elles n’en ont pas fait l’expérience. Je sais aujourd’hui que ce mythe des 3 jours était un bullshit et aujourd’hui j’ai la preuve que certaines personnes peuvent vivre 12 jours jusqu’à plus de 20 jours sans eau.
Cette méthode n’est pas toujours possible. Si ça concerne l’argent par exemple, et que j’ai du mal à en gagner, je peux avoir de la difficulté à en gagner beaucoup pour prouver le contraire à mon cerveau, parce que justement c’est ça qui m’en empêche.
Ce qui peut aider fonctionner quand même, c’est de quand même ressentir la richesse.
Nous ne faisons jamais l’expérience d’un objet extérieur mais systématiquement d’un ressenti intérieur.
Donc si je cultive le ressenti intérieur de ce que ça me fait d’être riche (même si ce n’est pas le cas dans la réalité de mon compte en banque), la croyance finit par sauter parce que je vais générer ce cash.
Puisque je le ressens dans ma réalité intérieure.
2/ L’acte symbolique
Une fois que nous avons creusé l’origine du blocage et que nous avons déniché la croyance, l’acte symbolique peut être un excellent moyen de se libérer.
Popularisé par Jodorowsky avec la psychomagie depuis plusieurs dizaines d’année, l’acte symbolique est extrêmement puissant car il parle le langage de l’inconscient.
Par exemple si le blocage est une loyauté familiale du type “si je suis riche, je ne suis pas aimé” ou “si je gagne de l’argent je trahis ma famille”, alors je peux utiliser l’acte symbolique pour m’en libérer.
En écrivant une lettre à mes parents que je brûlerai, en escaladant une montagne avec des pierres dans un sac à dos que je jetterai en haut… Tout est possible en psychomagie du moment que c’est un acte qui me parle.
A nous de faire preuve de créativité pour rendre cet acte le plus marquant possible pour l’inconscient et donc créer un vrai changement.
Ca paraît simple et pourtant c’est d’une puissance magistrale (cf le film Psychomagie : un art pour guérir).
3/ Le nettoyage émotionnel
N’oublions pas le nettoyage plus “traditionnel”, avec n’importe quel outil, qui sert à nettoyer une mémoire émotionnelle, un blocage cristallisé dans ma structure.
EFT, EMDR, NERTI, kinésiologie, reiki, magnétisme…
Tout est pertinent du moment que ça nous parle.
Il suffit de demander à mon corps ce qui fait le plus sens pour nettoyer ça et de sentir la réponse adéquate. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise technique.
C’est comme une stratégie business : tout marche du moment que c’est ce qui me correspond.
Tu peux nettoyer tout seul dans ton coin ou si tu n’y arrives pas, fais appel à un accompagnant dont c’est le métier.
Une approche qui est très efficace passe souvent par le corps et les sensations, à la différence d’une psychanalyse où tu vas parler de tes malheurs pendant 20 ans sans les régler.
Avec une thérapie brève, en une ou quelques séances, c’est réglé.
Si tu souhaites en discuter avec moi, tu peux me contacter directement.
Conclusion
Les croyances sont des histoires que nous nous racontons à nous-mêmes et notre cerveau est fait de telle façon que nous oublions que ce sont juste des histoires.Notre Spielberg intérieur est tellement compétent qu’on s’y tromperait : on croit vraiment que notre histoire personne est réelle, avec les souvenirs, la cohérence, tout y est !Exactement comme quand nous regardons un film, nous avons beau savoir pertinemment que ce sont des acteurs et que rien n’est réel, nous en sommes pour autant affectés émotionnellement comme si nous vivions le film et comme si le héros existait.Parce que non, Neo, Shrek et Gollum n’existent pas.
Désolé d’avoir cassé ton rêve !
Si l’histoire que tu te racontes te fait souffrir, arrête juste de te raconter cette histoire et décide de t’en raconter une plus agréable.(c’est toi le scénariste)
Il n’y a pas besoin de se casser la tête ou de vider son portefeuille avec 10 ans de psychanalyse pour identifier et nettoyer ce qui coince.
Il suffit de regarder la réalité que je vis, comment je la vis dans mon ressenti et qu’est-ce qui est à l’origine de ce résultat extérieur.
Une fois identifié le point névralgique, il y a juste à mettre en œuvre l’approche qui te parle le plus et c’est tout.
Au final, se libérer de ses croyances, ça revient à être plus souple cognitivement, à arrêter de juger, d’avoir raison, à embrasser plusieurs points de vue et à entrer dans l’unité.
Et toi, qui serais-tu si tu étais libre des histoires que tu te racontes ?
Sources :
Système 1, système 2, les 2 vitesse de la pensée, de Daniel Kahneman
C’est vraiment moi qui décide, de Dan Ariely
Psychomagie, de Alejandro Jodorowsky
Observation de soi, de Red Hawk
Tu veux aller plus loin et te libérer des chaînes qui te limitent ?
Réserve une session Exploration avec moi pour mettre en lumière le blocage qui t’empêche de déployer ton activité comme tu le voudrais.